Ma première chemise manches longues

Les modèles pour hommes portent peu de noms, contrairement aux modèles pour femmes. Ça pourrait rendre leur identification difficile sur les réseaux si ils y en avait beaucoup. Heureusement, on n’a peu de choix. Bref.

Je l’ai déjà dit, j’adore les modèles du livre Couture trendy pour hommes, ils sont vraiment beaux, et le résultat que j’ai eu sur le débardeur et le t-shirt, ça m’a vraiment plu. Cela dit, j’avais juste lu les parties sur les bandes d’encolure rapidement, sachant déjà comment assembler tout ça. Rien de sorcier sur ce type de pièces.

Sentez-vous venir le « MAIS » ?

Cette fois, j’ai voulu me lancer dans le modèle chemise décontractée. Je ne comprenais pas d’ailleurs en quoi elle était décontractée, jusqu’à ce que j’arrive sur les manches où j’ai vu qu’elle n’a pas d’embu. QUELLE DÉCONTRACTION DEDIOU ! Bref, j’avais pris une popeline de chez FAJTextiles (fournisseur officiel de tous mes derniers jersey) où le mètre est à 3€. Et je me suis lancé dans la lecture des explications. J’ai un peu survolé la partie col, j’avoue, trois pages, ça faisait beaucoup, et je me suis persuadé que je comprendrais mieux en le coupant. Mais.

Mais, déjà, dès les explications de coupe, il y a un truc bizarre. Je cite : « Couper toutes les pièces en ajoutant une marge de couture de 1 cm sur tout le tour, de 1,5 cm pour toutes les coutures rabattues sur les côtés et les dessous de bras, et de 1 cm sur les épaules, l’empiètement dos, l’encolure et l’ourlet. Ne pas ajouter de marge de couture sur les pattes de boutonnage. »
Question pour un champion : où faut-il ajouter 1,5 cm de marge ?
Question bonus : pourquoi est-ce que ces informations ne sont pas sur le patron directement ?
Donc, oui, j’ai oublié d’ajouter 5 mm sur les emmanchures. Je reporterais tout ça sur mon patron découpé, une fois que je l’aurais ajusté. Bref (again).
Il est également précisé, important pour la suite, « ATTENTION : les poignets, le col ainsi que le pied de col sont coupés dans un 2e temps ».

Heureusement que j’avais déjà fait la chemisette de Monsieur couture pour homme. Les éléments ne m’ont pas surpris. J’ai pu assembler les épaules sans problème, et le résultat est très joli. Et c’est quand même là que je suis heureux que la technique du burrito soit si bien détaillée sur YouTube. Et ma surpiqûre rend vraiment bien !

Également, la patte de boutonnage était très bien préparée, entre les repères bien placés et les explications claires, en plus de la lecture de deux autres bouquins en amont (La bible de la couture et Devenir modèliste – le vêtement masculin). Et donc, les 5 premières étapes étaient terminées. Plus que 20.

Le cauchemar a commencé à l’étape 6. Je vais la citer intégralement, si vous comprenez, dîtes-le moi, mais il faut savoir que l’on retrouve la même clarté sur tout le col, donc de l’étape 6 à 15. « Thermocoller l’entoilage sur l’envers du tissu du dessus de col selon les explications du fabriquant. » Il y a 2 entoilage dans la recette, un fin et un épais. Est-ce que je dois avoir coupé quelque chose ? Est-ce que le fameux deuxième temps est arrivé ? « Découper un gabarit pour le col dans l’entourage le plus rigide. » OK, mais on ne vient pas déjà de le coller au tissu ? Ce n’était pas ça qu’il fallait faire ? « Il doit faire exactement les mêmes dimensions que le col (sans marge de couture). » Je n’ai pas compris où le faire, mais ça c’est simple. « Ajouter seulement 1 cm de surplus de couture sur le bord inférieur pour que l’entourage rigide soit ensuite pris lui aussi dans la couture du pied de col. » Mais j’ajoute 1 cm de marge ? Ou du surplus ? Quelle est la différence ?
Et donc, les 9 étapes suivantes sont sur le même modèle d’explications. J’ai demandé de l’aide sur le groupe Facebook couture tous niveaux : s’entraider, mais il semble que personne sur les 27 000 membres n’ait essayé ce modèle.

J’ai donc fait un col, tout ce qu’il y a de plus simple. Ça m’a réussi, mais j’aimerais comprendre quand même mieux ce que l’auteur voulait dire. Je vais devoir demander à mes sœurs qui parlent allemand de m’aider à le contacter, car ça ressemble beaucoup à du lost in translation.

Entre temps, je suis passé à la boutique Modes & travaux / Les coupons Saint-Pierre de Saint-Lazare, pour acheter des boutons (et trouver des zip pour fe futurs chinos). C’est juste hors de prix ! J’avais besoin de 11 boutons en 11mm et 2 en 8mm, déjà je n’ai pas trouvé la seconde taille et j’ai eu à choisir du 9mm, puis je m’en suis sorti pour 7,20€, soit pour plus cher que de tissu. En rentrant, j’ai fait un tour sur mercerie extra et j’ai fait mes provisions pour les prochains mois (5,40€ pour 60 boutons…).
Tant qu’à râler, avez-vous vu que les coupons Saint-Pierre ne font plus de wax ? J’ai toujours un gros stock, mais quand même, je suis tristesse !

Pour les manches, qui commencent à l’étape 16, c’est là que je me suis rendu compte de mon erreur dans les marges de couture. Il m’a manqué les 5 mm pour reproduire le même rendu que sur les épaules, et j’ai du finir tout ça au zig-zag, avec une surpiqûre nervurée. Ce rendu m’attriste profondément et franchement, on ne m’y reprendra plus !
Je précise aussi que j’ai du revenir dans mes bouquins de couture pour trouver la manche droite et la manche gauche, car les repères sont mal placés sur le patron.

Bon, maintenant, je vais m’attaquer aux parementures de manches (oui, j’ai mal lu et j’ai ajouté des marges c’est n’importe quoi). Mais déjà, hier, en préparant le tout, j’ai essayé de comprendre l’explication suivante : « épingler les parementures de fente des manches, endroit contre envers », et je précise pour ceux qui tenteront l’aventure, il s’agît de l’envers de la manche contre l’endroit de la parementure !

La semaine suivante…

Depuis que j’ai commencé la couture, il y a bien un truc que j’ai appris : ça ne sert à rien de coudre quand on est crevé. La preuve encore une fois où je n’ai pas écouté cet adage : mes parementures de fente, je les ai montées… vers l’avant et non vers l’arrière. Je ne comprends même pas comment j’ai pu faire ça. Mais en gros, au lieu de que le dessus soit à l’avant et le dessous à l’arrière, j’ai inversé. J’ai également coupé 5 centimètres trop vers le centre.

Cela dit, j’ai essayé la chemise… Et comme je m’en doutais, la manche s’annonçait bien longue. En suivant le tutoriel de l’incroyable Mona, j’ai pu finir ma poignée. J’ai mis du temps à comprendre, mais au final, j’ai réussi !

Et j’ai essayé avec les manches remontées, et là, je me suis dit que ça serait très, très sympa. Et j’ai encore laissé du temps, avant de m’attaquer aux boutons ! On va dire que ça c’est fait presque sans encombres. Au niveau de mes boutonnières, alors mes premières étaient vraiment trop jolies, quand j’ai réalisé celle du pied de col, le bouton de référence s’était barré sans que je le vois, et la machine était partie pour faire du trois centimètres. J’ai arrêté à temps, mais bon, sur cette cotonade, c’est pas rattrapable.

Je voulais coudre les boutons à la bernette, mais ces petits gredins s’en allaient trop vite d’où je les plaçais. Vauriens. Je m’en suis occupé à la main. Paf l’avant, paf les pattes.

J’ai aussi utilisé un des pieds spéciaux de la bernette pour faire l’ourlet du bat, dont je suis satisfait (j’ai fais des essais pendant 20 minutes)

Bon, une fois lavée, repassée, j’en suis content. Genre, vraiment content. Elle rendra bien les manches remontées, et j’ai pris les mesures pour que la prochaine soit nickel au premier coup !