Il était une fois un couturier sans veste en jean. Son chéri en avait une, oui, mais pas lui. Alors il a voulu s’en faire une. Un soir de juillet, il a commencé à regarder la veste de son chéri dans les moindres détails. Gnagnagna un peu de doublure et du biais, gnagnagna des doubles surpiqûres au point de chainette, gnagnagna des boutonnières pas alignées, gnagnagna des piqures dans tous les sens. Facile. Alors il a commencé à prendre son papier à patron et le poser sur la veste. Et prendre un crayon et commencé à tracer les formes.
Au final, il décida de simplifier quelques formes. Pour une première veste ça irait. Il a aligné à même le tapis les pièces découpées et a vérifié que tout concordait bien. Tout était noté, il n’y avait plus que ranger !
Un peu plus tard, il sortait son plus beau sergé vert pomme, le repassait puis posait ses pièces dessus. Malgré le désaccord de son chat, il continuait à essayer de tout faire tenir en prévoyant une maigre marge d’un centimètre. Quelle bonne surprise, tout tenait dans environ un mètre soixante seulement, et beaucoup moins pour la doublure, ainsi que le biais qu’il s’était entrepris de faire.
Tout bien coupé, il fallait au moins assembler les premières pièces ! Mais comment s’y prendre sans patron ? Bien vite, il se remémora les coutures de ses chemises : le dos, le devant, les épaules, le col, les manches, les côtés, le bas… Tout lui revenait ! Ainsi, les premières pièces furent montées (deux côtés dos, le dos principal, l’empiècement dos et l’attache), avant d’être rejointes par les parementures du devant.
Venant de sortir une ode à la surpiqure, il lui était important de bien les fignoler avec des points de trois millimètres et demi. Et pourquoi ne pas finir la journée par le haut des poches du devant ?
Quelques jours plus tard, il était temps de passer au sérieux ! L’avant s’annonçait compliqué : deux parties basse cachaient une poche qui venait en créer une deuxième à l’intérieur, et cet ensemble bas se relier à une pièce haute, le tout dissimulant une autre poche plus ou moins passepoilée. Pour finir le tout, la parementure venait finir l’ouverture centrale et ne pouvait se monter qu’une fois le reste cousu. Ce fut de nombreuses heures qu’il passa devant sa machine, maudissant le choix d’avoir choisi un fil ton sur ton et se demandant s’il y arriverait un jour ! Puis, le résultat arriva, et il commença a être satisfait de son travail. Il décida de finir de préparer ses manches avant de laisser le tout reposer.
Après cette longue étape, il fallait passer au col. Les imprécisions du décalquage ne facilitaient pas la tâche, mais, tandis qu’il regrettait le choix de ne pas avoir ajouté un demi centimètre de marge et de n’avoir pas été plus précis dans son trait de découpe, il parvînt à finir le premier côté, puis le second.
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